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Aux défenseurs de la liberté d'expression

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Ceci est un billet rédigé il y a quelques mois à la suite d'un coup de sang, jamais publié (je suis en désintox des coups de sang, j'essaye d'arrêter).

 

Il ne s'agit pas de couture, juste d'une envie de dire mon écoeurement ce matin, et de rappeler qu'à force de tout banaliser, de tout laisser dire, on en arrive au résultat d'hier soir. Alors finalement, je le publie, ce billet.

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"Parce que quand même, on devrait pouvoir dire c'qu'on pense, non ? Hein que la Constitution garantit la liberté d'expression dans notre beau pays de France ? Alors franchement, ne pas pouvoir parler de "race", ne pas pouvoir affirmer que certains traits de caractère sont liés à une couleur de peau (une appartenance religieuse, une orientation sexuelle...), c'est abusé.

 

Ah, y'en a marre du politiquement correct.

 

Parce que quand même, on pourra dire ce qu'on veut, mais les roms sont des voleurs de poule. La police a fait son travail en allant prendre une adulte (non parce que dire qu'à quatorze ans on est mineur, ça va bien deux secondes) lors d'une sortie scolaire pour l'expulser. Dehors les romanos !! Manquerait plus que l'école soit un sanctuaire qui protégerait les enfants, en plus.

 

C'est comme la semaine dernière, je disais à ma cousine à table que son patron était vraiment un juif. Ben oui, quoi, d'abord il a un nom juif (c'est que des ragots les histoires de transmission de la religion par la mère, je l'ai lu dans Riposte Laïque), ensuite il n'est intéressé que par le fric. La preuve : il a essayé de ne pas l'augmenter l'année dernière ! CQFD : les juifs ne sont intéressés que par l'argent. Ah il aurait été bien de chez nous qu'il l'augmentait, la petite.

 

Et puis on doit pouvoir appeler un chat un chat, faut arrêter de se cacher derrière son petit doigt. Les zomos, par exemple. Mais moi je les aime bien, les zomos. D'ailleurs mon voisin l'est, tiens, c'est dire. Toujours bien habillé, à la dernière mode. Il a même une sorte de sac à main, la grosse marrade. L'est pas chiant, comme voisin, pas de gamins qui courent (et heureusement encore, vous imaginez le pauvre gosse comment il serait malheureux sans maman, avec deux papas ?!!).

 

Enfin bref, je sais que je ne dois pas dire tout ça parce que les biens pensants, les droits-de-l'hommiste, les hypocrites vont me tomber dessus. Et que non seulement ils vont me dire que je dis des conneries (alors que par exemple le concept de race existe, y'a qu'à ouvrir les yeux dans la rue), et qu'en plus ils sont blessants. Peut-être même qu'il y en aurait une avec les larmes aux yeux soit-disant que si ses enfants entendaient ça ils en seraient meurtris (en même temps, fallait adopter des blancs, c'est courageux d'avoir voulu sortir des petits noirs de la misère mais voilà, quoi).

 

Mais que les choses soient claires : je ne suis pas raciste. Non, d'ailleurs mon collègue Momo il est arabe, et il n'y a pas de problème. Je ne dirai pas qu'il m'a lui-même dit que les arabes abusaient avec les allocs, on va encore me tomber dessus.

 

Non, je ne suis pas raciste, d'ailleurs je condamne fermement les propos tenus à l'encontre de la ministre Taubira, parce que là c'est aller trop loin.

 

Moi, ce que je veux, c'est qu'on puisse dire les choses telles qu'elles sont, sans qu'on vous fasse la morale, et sans que le moindre de mes propos soit taxé de raciste alors que je ne fais que dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas."

 

 

...

 

 

Voilà ce qu'on peut lire (sur facebook et autres blogs), ce qu'on peut entendre (prendre le métro est très instructif), tous les jours. Tout le temps, jusqu'à la nausée.

 

Alors oui, je sature. Oui, j'ai des réactions épidermiques sur le sujet.

 

Parce que pendant que certaines se gargarisent de leur gentillesse, de leur éducation, de leur volonté d'échanger ("rien ne doit être tabou, on peut quand même discuter de la race noire, non ?"), mes enfants entendent qu'ils ne sont pas tout à fait comme les autres, qu'ils ont le gêne de je ne sais pas quoi encore - l'imagination humaine est sans limite.

 

Je veux bien admettre que certaines personnes ne se rendent pas compte de ce qu'elles disent, parce qu'elles n'ont pas réfléchi avant de parler. Qu'elles ne soient pas, de ce fait, réellement racistes.

 

Mais enfin, une fois que l'on souligne que d'une simple différence du taux de mélanine dans la peau, on ne puisse pas tirer de conséquence sur le caractère d'un être humain, tout devrait rentrer dans l'ordre, non ?

 

Non, visiblement, non.

 

Alors, une bonne fois pour toute, si certains affirment tout haut leur droit à la libre expression, je revendique moi le droit de leur dire : ferme bien ta gueule, Sophie ! (expression très adaptable, évidemment : ferme bien ta gueule, Marine !).

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 


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